Résidence lycée Mermoz Béziers S2

Lycée Mermoz / semaine 2 [du 11 au 15 janvier 2016]

Lundi

Ce matin, nous avons quitté nos pénates perpignanaises sous une légère pluie. Pluie qui a commencé à tomber à l’annonce du décès de Bowie et qui nous a accompagné jusqu’au lycée. Caroline est dans ses petites chaussettes, son idole n’est plus.

Bonne nouvelle : la durite a tenu.

Nous sommes orphelins de Benjamin qui part jouer une date de tournée et ne nous rejoindra que mercredi matin.

Nous reprenons nos activités autour de la création du projet Meute/Une légende, là où nous les avions laissées dimanche soir. Eh oui, point de repos pour les intermittents !

Début d’après-midi, classe écriture avec deux groupes d’élèves différents. Avec le premier groupe, Caroline part de loin mais au fur et à mesure les élèves se sentent à l’aise et commencent à produire quelques jolies phrases autour de la notion de liberté. Il s’inspirent du slam et du rap pour faire claquer les rimes et les sonorités.

Le deuxième groupe est très vivant. Tout est bon à débattre. La créativité est au rendez-vous, si bien que les mots existants ne suffisent plus, il faut en inventer d’autres. BISTOUFLARD jaillit de l’imagination d’une de nos auteures en herbe… Un bistouflard est un monsieur très vieux et un peu flemmard… Pensez à prévenir Larousse!

En soirée, nous menons un atelier avec les internes. Une vingtaines d’élèves nous entourent. Pour certains, ce sont leurs premiers émois théâtraux. Au menu du soir : improvisation sur le thème du speed dating. Quelques jolis moments de bravoure.

Mardi

Il est tard. Les corps sont fourbus. Les crânes surchauffent. Les oreilles sifflent.

La journée a filé rapidement. Très rapidement. Une bonne journée.

Une journée commencée tôt le matin.

Après le petit-déjeuner, nous surprenons un des chefs cuistots en train de trancher, "avec amour" de son propre aveu, d’innocents petits lapins (voir la photo ci-contre).

Le matin, nous avançons sur tous les fronts : d’un côté, Mariana et Paul, dans leur QG de la salle polyvalente et de l’autre, Caroline, enfermée dans son donjon du quatrième étage avec vue sur la mer et les toits de Béziers, s’il vous plaît ! Quand soudain, COUP DE THÉÂTRE, nous voyons débarquer une "meute" d’élèves extrêmement déterminée et guidée par l'inénarrable Priscille. Il est 11h et l’atelier est normalement prévu à 13h. L’équipée sauvage repart donc bredouille vers de nouvelles heures de cours. Puis, l’heure est venue pour nous de savourer, avec voracité, nos petits lapins, entraperçus le matin même. Effectivement plat préparé avec amour. Très réussi !

Deux heures plus tard, nous retrouvons nos deux acolytes de la "Poly", comme on dit dans le jargon Mermozien, pour ce fameux atelier. Tout ça démarre laborieusement. La classe est nombreuse (28 élèves) et il leur est difficile à tous de s’exprimer devant les autres. On entend de fameuses répliques qui ressortent régulièrement en atelier théâtre : "Non, vas-y, c’est trop la honte! Je vais pas faire ça". On a droit à la foire aux fous rires. Le trac et la crainte du regard d’autrui prend le dessus… Quelques instants savoureux malgré tout et à la fin, la satisfaction d’entendre un élève nous dire que ça lui a fait du bien de braver sa peur pour affronter la scène en solo devant les autres.

Ensuite, réunion improvisée avec Mariana, Paul, Priscille et Anaïs Escriva qui travaille aux relations publiques à Sortie Ouest, haut lieu de la culture dans le Biterrois. Nous échangeons sur le projet autour d’un café et de viennoiseries.

Puis nos deux acolytes de la "Poly" montent au donjon pour lire une scène que Caroline vient de terminer. Attention Encre Fraîche. Nous découvrons le travail avec gourmandise. Moment d’excitation et de plaisir partagé.

Sans transition : cantine.

Et une polenta, boulettes de viande plus tard, c’est "Au théâtre ce soir" avec les internes. L’humeur est badine et le ton espiègle. Ils se sont, entre autres, inventé des super-pouvoirs. Nous avons donc eu l’honneur de rencontrer "super chrono", qui a le pouvoir d’arrêter le temps ou encore "super grandeur" qui peut faire grandir les gens aussi bien extèrieurement qu’intérieurement.

Et là tu crois que c’est fini ! Et bien pas du tout. Nous peaufinons la lecture de demain dans nos chambres d’internat. Bonne nuit quand même.

Mercredi

Ce matin, réveil en fanfare, excitation à tous les étages. On lit des premiers extraits du texte aux élèves à 10h et 11h.

Francky Corcoy débarque avec Benjamin pour faire atelier danse et musique, de bonne heure, de bonne humeur. Levés à 5h30 du matin, partis à 6h30 pour ouvrir les hostilités à 8h. Aïe...ça pique!

Francky est danseur, chorégraphe de danse urbaine pour la compagnie Influences, basée à Perpignan. Il collabore aussi sur plusieurs projets avec Mariana et Troupuscule Théâtre. Les corps se mettent en mouvement et en rythme. Les élèves de Martine Roche puis de Marina Aubin entrent dans la danse.

Ensuite, place à la lecture ! Beaucoup de bonheur et de plaisir, pour nous, à faire entendre ces premiers mots. Un grand vertige aussi. Une cinquantaine d’élèves pour la première heure de lecture et une soixantaine d’élèves pour la deuxième.

L’exercice se déroule en deux temps. Premier temps, nous proposons de lire deux versions d’une même scène. La première version qui a été écrite en amont, puis celle qui a été dernièrement modifiée par Caroline. Deuxième temps, nous échangeons avec les élèves sur ce qu’ils ont ressenti du texte.

Après-midi studieuse. Caroline écrit la scène dite "du yacht". Nous n’en disons pas plus. Benjamin compose, Mariana peaufine sa note d’intention du projet, Paul fait des plans sur la comète en dressant le calendrier prévisionnel de la création de Meute/Une légende.

Le soir, la fatigue se fait rapidement sentir et nous assomme plus tôt que prévu. Extinction des feux, comme on aime à dire à l’internat, à 22h30.

Bonne nuit à tous.

Jeudi

La journée démarre sur une note positive. La classe de "1 vente" donne le "La" avec talent et implication. Le fruit de leurs travaux matinaux seront en lien audio sur le site.

Ensuite, nous nous réunissons pour brainstormer tous les quatre sur l’organisation du projet Meute/Une légende sur les deux saisons à venir.

Laurent, un des chefs cuisiniers, nous donne un article de fond, publié dans le journal "L’humanité", sur les fondements de la République : "Liberté, égalité, fraternité". Il essaie parallèlement de faire venir une amie journaliste de "La Marseillaise", pour faire un article sur notre résidence d’artistes dans le lycée et pour débattre sur ces questions.

Juste après le déjeuner, à 13h, Benjamin et Caroline mènent un nouvel atelier musique. Au fur et à mesure que les élèves se percussionnent corporellement, ils réussissent à aller de plus en plus loin et à s’accorder. Un beau travail d’équipe.

Pour sa première heure d’écriture de la journée, Caroline imagine un abécédaire. Les élèves écrivent une phrase à partir de chaque lettre de l’alphabet. La deuxième heure, elle propose de leur laisser le choix. Ils décident d’écrire une chanson de manière épistolaire. Elle sera donc adressée à une personnalité bien connue...

Le résultat est saisissant. Nous mettrons, de même, bientôt leurs oeuvres sur le site dans l’encart prévu à cet effet.

Ensuite, c’est au tour de Mariana et Paul de diriger un atelier. Deux heures de théâtre… Le cours commence par une grande discussion. Nous évoquons les différents métiers du théâtre. Nous parlons décors avec eux, puisqu’ils sont apprentis menuisiers. Nous en venons aux thèmes de la pièce. Et voici l'éternelle question que nous nous posons "Qu'est-ce qui te fait violence ?" Un élève nous dit que ce qui le met hors de lui c’est la campagne d’affichage de la municipalité de Béziers : "Désormais la police municipale a un nouvel ami"... Après, c’est à eux de passer à l’action. Au fil des exercices, leur imagination se déploie et leur énergie est communicative. Les deux heures passent très vite.

Le temps de faire une nouvelle réunion et nous filons retrouver nos cuisiniers, cuisinières de la cantine dans de nouvelles improvisations gustatives.

Des internes nous proposent d’assister au club cinéma animé par le nouveau prof de français. Projection d’un film référence de notre génération "La haine". Surpris de voir que les lycéens actuels connaissent le film qui est d’ailleurs encore bien d’actualité. Nous ne tenons pas à revoir le film, Caroline ne voudrait pas que son imaginaire soit bridé à la suite de la projection... Nous sommes d'accord et proposons un break pub! Nous prenons nos clics et nos clacs et nous sortons du bahut, ce qui ne nous est pas arrivé depuis lundi!

De retour avant le couvre-feu nous ne demandons pas notre reste et dormons du sommeil du juste.

Faites de beaux rêves...

Vendredi

C’est la dernière journée. Nous quittons l’internat, disons au revoir aux élèves et avec certains, nous faisons nos adieux puisqu’ils seront en stage quand nous reviendrons la première semaine de février.

Lucie, surveillante à l’internat, et quelques élèves ont demandé à Benjamin de composer une sonnerie plus agréable pour le Lycée. Parallèlement, des élèves de la classe "1 vente" ont pris des conseils techniques auprès de lui pour lancer une web radio. Benjamin va donc mener ces deux nouveaux chantiers en plus de son travail de création. Bref, dernière journée qui s’annonce chargée.

Pour les autres, chacun à son poste pour avancer sur l’artistique.

Au menu du déjeuner, un excellent gratin de légumes !

À 13h, Mariana et Paul, pour faire suite à l’atelier théâtre de la veille, retrouvent leurs apprentis menuisiers pour une heure d'échange sur la scénographie. Ils s’appuient sur le décors du dernier spectacle de Troupuscule Théâtre : Une chenille dans le coeur. Vous pouvez d’ailleurs voir le teaser en cliquant sur l’affiche du spectacle, sur la page d’accueil du site.

Nous reviendrons lundi 1er février avec beaucoup de plaisir et d’excitation pour de nouvelles aventures Mermoziennes.