MEUTE/Une légende : Carnet de résidence 

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Lycée Mermoz : Florilège de textes, par les élèves
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Productions des ateliers d'écriture
 
 
 
Debout comme un soldat à la guerre.
Debout comme un arbre feuilleté de feuille.
Debout comme un parasol implanté dans le sable.
Debout comme un athlète à la course des jeux olympiques.
Debout comme un lampadaire dans la nuit.
Debout comme la mine d’un crayon.
 
 
Debout comme l’antillais jusqu’au fond du trou.
Debout comme le YZ qui fait des wheelings dans la boue.
Debout comme un clochard qui se bat pour manger tous les jours.
Debout comme le son aïgu de la craie sur le tableau.
Debout comme mon île qui cherche la paix.
 
 
Debout comme Martin Luther King au milieu d’une société ségrégationniste.
Debout comme le vestige d’une ancienne civilisation.
Debout comme Rosa Parks dans un bus.
Debout comme David face à Goliath.
Debout comme un ours polaire sur la banquise.
Debout comme un punk en Corée du Nord.
 
 
Debout comme un juif face à Hitler.
 
 
Debout comme une pierre de tombeau dans un cimetière.
Debout comme l’homme face au racisme.
Debout comme une mère qui travaille pour ses enfants.
Debout comme l’éléphant qui protège son fils du lion.
Debout comme Mandela au fond du trou.
 
 
Debout comme le seul arbre de la forêt.
Debout comme les ancêtres noirs qui continuent de travailler.
Debout comme la révolution française.
 
 
Debout comme une montagne au coucher du soleil.
Debout comme un mûr prêt à tomber.
Debout comme une glace dans un cornet.
Debout comme un palmier sur une île.
Debout comme un indien avec un chapeau de plume.
Debout comme Jésus sur sa croix.
 
 
Debout comme un feu rouge qui passe au vert.
 
Debout comme une fleur résistant aux vents.
Debout comme la statut de la liberté.
Debout comme une mère après le décès de son enfant.
Debout comme une palestinienne après un attentat.
 
 
Debout comme une lionne.
Debout comme un arbre qui perd ses feuilles.
Debout comme un soldat après la guerre.
Debout comme au réveil avec des cheveux de miel.
 
 
Debout comme un arbre au milieu du désert.
Debout comme un homme face à la maladie.
Debout comme l’amour d’une mère.
Debout comme une reine sur son trône.

 

Productions des élèves de Terminale Vente
 
 
 
Oh, mince, il est 23h40 ! Je suis avec Gaël, Flo et Ben, je l'ai oubliée ! Elle m'attend !
"Les gars, je dois partir".
Je cours, chewing-gum en bouche, j'arrive chez elle, enfin !
0h10, j'ai dix minutes de retard, elle va me tuer... bip, bip, bip !
"Allo ? Je suis en bas...
Elle : ne bouge pas, j'arrive"
Trois minutes plus tard, elle sort de chez elle, coiffée, parfumée, comme si j'étais important. Sept mois que j'attends cela, sept mois que je lui parle, sept mois qu'elle me repousse... enfin, elle veut de moi !
Je transpire, j'ai les mains moites, mais heureusement, j'ai mis du déodorant et mon parfum, ou plutôt celui de mon père...
Elle me fait monter à l'étage, ses parents ne sont pas au courant, ils dorment au rez-de-chaussée. Nous sommes aussi stressés l'un que l'autre, tous les deux assis d'un côté du lit comme si nous avions 13 ans, tout gênés... bon, c'est vrai, on en avait 14 !
Comme je suis le garçon, j'entreprends de me rapprocher d'elle, elle est plutôt réceptive, je suis heureux, je la regarde dans les yeux, je sens son parfum, je suppose qu'elle sent le mien, en tout cas je l'espère, je penche ma tête vers la sienne, je pose mes lèvres sur les siennes... 
De nombreux baisers plus tard, je m'en vais... il est 4h00, le soleil ne va pas tarder à se lever et moi je pars en courant jusque chez moi en pensant à ces heures passées avec Juliette.
Le lendemain, je raconte tout à mon père.
Je suis amoureux pour la première fois.
 
Enzo, Terminale vente, lycée Mermoz, janvier 2017
 
 
 
Au cours de l'été 2013, je suis allée chez ma grand-mère près de Bordeaux pour l'aider dans son ranch. J'y vais souvent pour travailler. Ce jour-là, je ne m'attendais pas...
 
Il est 14 h. Je vais  nourrir les chèvres au fond du parc, je suis en route, je porte une énorme botte de foin et je dois parcourir une longue allée jusqu'à l'enclos. J'entends qu'on m'appelle : "Elia !"
C'est Sébastien, un garçon qui travaille aussi au ranch ; lui, il vit à Paris. Il vient en vacances avec son frère et son père dans un camping tout près du ranch. Il s'approche dans une voiturette de golf qui nous sert aux déplacements dans le parc. Il me propose son aide parce qu'il voit que je suis en galère. Je mets la botte de foin derrière lui et je lui demande si cela ne le dérange pas de passer par le bassin afin de prendre de l'eau.
On arrive à l'enclos des chèvres, on disperse le foin un peu partout, j'entreprends de sortir l'eau de la voiturette... et le bidon se renverse sur moi, je suis trempée de la tête aux pieds, mon T-shirt est devenu transparent et mes chaussures sont inondées, je suis dégoûtée. 
Sébastien est mort de rire, il se fout littéralement de ma gueule ! Il veut rigoler ? On va rigoler ! Alors je verse le reste du bidon sur lui... et à partir de là commence une bataille d'eau interminable, on prend n'importe quoi pour se défendre, le reste des bidons, l'eau de l'abreuvoir des chèvres qui est vraiment dégueulasse, on utilise même le foin neuf, le vieux, la terre... 
On sort de là vraiment pourris mais c'était hyper marrant.
En sortant de l'enclos, je glisse sur une flaque de boue, je tombe, il essaie de me retenir et je l'entraîne dans ma chute. Nous nous affalons lamentablement et nous éclatons de rire ! 
Il se relève, il m'aide à me redresser, on se regarde dans les yeux et là... on s'embrasse... et je me sens vraiment bien, je suis heureuse.
Après ce moment magnifique, comme on est trempés, on s'allonge sur un petit coin d'herbe ensoleillé, installés l'un contre l'autre, son bras derrière ma tête, ma tête contre son torse... on s'endort...
 
Elia, terminale vente, lycée Mermoz, janvier 2017
 
 
 
J'arrive chez lui, il me sert un verre de coca. Je m'assois sur le canapé, il met un film. Il s'installe près de moi, mon cœur commence à s'emballer. Je me sens tellement bien que j'ai envie qu'il me prenne dans ses bras. On regarde le film, il pose sa main autour de mes épaules. Il sent tellement bon que je me blottis dans ses bras, j'imagine l'instant où il va se décider à m'embrasser. J'attends tellement cet instant, j'en ai tellement rêvé, ses lèvres sur les miennes !
Tout à coup, il me regarde, je le regarde. Il me fait des chatouilles, je rigole, je me défends, il continue, je sens ses mains sur moi, son haleine à la menthe, sa respiration qui s'approche de plus en plus de ma bouche...
Mon cœur bat fort, fort, je tremble, je transpire. Il pose ses lèvres sur les miennes... ouf ! Quel soulagement ! Je l'embrasse, je sens la chaleur de sa bouche, je desserre les dents. C'est le plus beau moment de ma vie, comme je l'imaginais.
Puis il me regarde avec ses yeux bleus fondants et pour m'achever d'amour, il me chuchote à l'oreille "je t'aime" dans un petit souffle qui remplit mon corps de frissons.
 
Erica, Terminale Vente, lycée Mermoz, Béziers, janvier 2017
 
 
 
Je suis avec mon cousin et un ami, il est 13 h ; ils me lancent un pari : je dois embrasser Narzis ce soir, aux fiançailles auxquelles nous assisterons tous.
19h30, j'arrive aux fiançailles, mon cousin me dit de me lancer. 
Je me dirige vers Narzis, je lui demande de m'accompagner à l'étage car si nos parents nous voient, ils nous tueront. 
Je stresse un peu car... et d'une, j'ai pas envie de l'embrasser... et de deux, elle est un peu moche... mais c'est un pari et je dois le relever.
Je me lance, je l'embrasse, elle a une bouche bizarre, un peu grosse, je sens sa langue et moi, je veux pas mettre la mienne parce que je veux pas que ce soit elle la première que j'embrasse avec la langue !
Elle veut plus me lâcher, elle sort trop sa langue pour essayer de toucher la mienne, mais je veux pas alors je lui dis qu'on doit descendre pour que nos parents ne nous surprennent pas. Mais elle  m'écoute pas, elle me tient de plus en plus fort, toujours en sortant sa grosse langue. Je serre les dents et les lèvres fort, fort, fort, mais impossible, elle s'arrête pas ! J'ai envie de m'échapper et de le dire à ses parents, carrément !
Elle arrête enfin de m'embrasser, je sens que j'ai plein de rouge à lèvres et elle, elle en a plus ! Je pars en courant, je m'essuie, je crache, je me rince la bouche, et je descends manger pour recouvrir ses odeurs louches...
Après cela, je décide de plus jamais la calculer mais je crois qu'elle est déjà amoureuse.
 
Mohamed, terminale vente, lycée Mermoz, janvier 2017
 
 
 
Mercredi midi, sortie du collège, on attend le bus avec Théo et Elody, avec un y. Le y est important. On rigole, on discute. Elle sort une sorte de Labello au caramel, en étale partout sur ses lèvres et elle demande : "qui veut goûter ?". "Moi !". Je l'embrasse, le bus arrive, on rentre chez nous.
Voilà, j'aime pas le caramel en plus !
 
Baptiste, terminale vente, lycée Mermoz, janvier 2017
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